POINT DE PRATIQUE
Affichage : le 5 décembre 2014 | Reconduit :le 24 février 2023
La Société canadienne de pédiatrie vous autorise à imprimer une copie unique de ce document tiré de notre site Web. Pour obtenir l'autorisation d'en réimprimer ou d'en reproduire des copies multiples, lisez notre politique sur les droits d'auteur, à l'adresse www.cps.ca/fr/policies-politiques/droits-auteur.
Jeffrey N Critch; Société canadienne de pédiatrie; comité de nutrition et de gastroentérologie Comité de nutrition et de gastroentérologiePaediatr Child Health 2014;19(10):550-52
La nutrition du nourrisson né à terme et en santé est un document conjoint de Santé Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, des Diététistes du Canada et du Comité canadien pour l’allaitement. Publié de nouveau en septembre 2012, il contenait des recommandations sur l’alimentation du nourrisson de la naissance à six mois. Il a été mis à jour en avril 2014 pour y incorporer des recommandations sur l’alimentation des nourrissons plus âgés et des jeunes enfants de six à 24 mois. Le présent point de pratique expose le processus d’élaboration du document et les principes d’alimentation, ainsi que des recommandations à l’intention des cliniciens. Les professionnels de la santé qui conseillent les familles en matière de nutrition du nourrisson et du jeune enfant sont invités à lire le document intégral, parce que les exposés approfondissent et clarifient les conseils résumés dans les principes et les recommandations du présent point de pratique. Le document intégral peut être consulté dans le site Web de Santé Canada (www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/infant-nourisson/recom/recom-6-24-months-6-24-mois-fra.php).
En 2009, les organismes qui collaborent au Groupe de travail conjoint sur l’alimentation du nourrisson, composé de représentants du comité de nutrition et de gastroentérologie de la Société canadienne de pédiatrie, des Diététistes du Canada, du Comité canadien pour l’allaitement, de l’Agence de la santé publique du Canada et de Santé Canada, ont entrepris une analyse formelle du document La nutrition du nourrisson né à terme et en santé (NNTS). Cette analyse se divise en deux parties, de la naissance à six mois et de six à 24 mois. Le document qui porte sur la période de la naissance à six mois, publié en septembre 2012, est accessible en français et en anglais dans le site Web de Santé Canada (www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/infant-nourisson/recom/index-fra.php). Celui qui traite de la nutrition de six à 24 mois, publié en avril 2014, peut être consulté à l’adresse www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/infant-nourisson/recom/recom-6-24-months-6-24-mois-fra.php.L’élaboration du document NNTS a nécessité une analyse approfondie des données scientifiques contenues dans des publications révisées par des pairs. Le Groupe consultatif d’experts sur la nutrition du nourrisson a donné des conseils sur le contenu, et une vaste consultation a été organisée auprès des parties intéressées et du public.Le document NNTS fournit aux professionnels de la santé des conseils fondés sur des données probantes pour transmettre de l’information précise et uniforme aux parents et tuteurs canadiens. Il ne se veut pas un guide pratique complet sur l’alimentation du nourrisson. Même si les recommandations reposent sur les données scientifiques disponibles, il est important de souligner que de nombreuses études sur la nutrition du nourrisson ne sont pas des essais aléatoires, car dans bien des cas, de telles recherches ne sont ni possibles, ni éthiques.
La nutrition du nourrisson né à terme et en santé : Recommandations pour l’enfant âgé de 6 à 24 mois repose sur sept principes, chacun comptant un certain nombre de recommandations sous-jacentes, des justifications et des références. Ces principes et les recommandations sont résumés ci-dessous. Les cliniciens devraient lire l’intégralité du document, car les exposés approfondissent et clarifient les conseils résumés dans les principes et recommandations.L’allaitement maternel exclusif est recommandé pendant les six premiers mois. Il est souhaitable de poursuivre celui-ci jusqu’à deux ans ou plus, accompagné d’aliments complémentaires appropriés. L’allaitement maternel est important sur le plan nutritionnel. En plus d’assurer une protection immunologique, il favorise la croissance et le développement chez les nourrissons et les jeunes enfants.1. L’allaitement maternel constitue une source de nutrition importante pour le nourrisson plus âgé et le jeune enfant lorsqu’on introduit des aliments complémentaires à leur alimentation.
La justification précise : « L’allaitement au-delà de six mois est associé à un certain nombre d’effets positifs pour la santé du nourrisson et de la mère. Une plus longue durée d’allaitement, combinée à différents autres déterminants, pourrait avoir un effet protecteur contre le surpoids et l’obésité durant l’enfance.(1-3) Des données probantes limitées indiquent que la poursuite de l’allaitement maternel a des effets immunitaires bénéfiques chez le nourrisson et le jeune enfant durant la première et la deuxième année de vie.(4,5) Selon une étude d’observation, l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de douze mois protège contre les maladies infectieuses, particulièrement les infections gastro-intestinales et respiratoires.(6) Les résultats indiquent invariablement une diminution du risque de cancer du sein chez les mères qui allaitent plus longtemps.(7-9) Des données probantes limitées laissent également supposer que l’allaitement maternel a un effet protecteur contre le cancer de l’ovaire pour la mère qui allaite.(10-12) Les mères qui allaitent leur nourrisson plus âgé et leur jeune enfant déclarent également être plus sensibles à leurs besoins et créent des liens affectifs plus solides.(13-15) »« Afin de prolonger la durée de l’allaitement, il importe de favoriser la mise en œuvre de l’Initiative des amis des bébés [sic] de l’OMS et de l’UNICEF décrite dans les Dix conditions pour le succès de l’allaitement maternel.(16) Son pendant canadien est le document Dix conditions intégrées de l’Initiative des amis des bébés à l’intention des hôpitaux et des services de santé communautaires [sic].(17) Les initiatives amies des bébés [sic] sont reconnues comme ayant pour effet d’accroître l’initiation à l’allaitement maternel, son exclusivité et sa durée.(18) »2. Un supplément de vitamine D est recommandé chez les nourrissons et les jeunes enfants allaités ou qui reçoivent du lait maternel.
3. L’alimentation complémentaire, tout en continuant l’allaitement maternel, fournit l’énergie et les nutriments nécessaires pour répondre aux besoins du nourrisson plus âgé.
4. Une alimentation sensible aux besoins de l’enfant favorise l’acquisition de saines habitudes alimentaires.
5. Des aliments complémentaires riches en fer contribuent à prévenir une carence en fer.
6. Les aliments destinés au nourrisson plus âgé et au jeune enfant doivent être préparés, servis et entreposés de façon sécuritaire.
7. À; partir d’un an, les jeunes enfants commencent à avoir un horaire régulier de repas et de collations. On suit généralement les recommandations du Guide alimentaire canadien (www.hc-sc.gc.ca/fn-an/food-guide-aliment/index-fra.php).
Le document NNTS précise que certains nourrissons peuvent ne pas être allaités exclusivement pour des motifs d’ordre personnel, médical ou social. Une autre rubrique traite des recommandations sur l’utilisation des substituts du lait maternel. Les familles ont besoin de soutien pour optimiser le bien-être nutritionnel de ces nourrissons. Le Code international de commercialisation des substituts de lait maternel(19) recommande aux professionnels de la santé d’informer les parents des faits suivants :
Les familles qui ont pris une décision totalement éclairée de ne pas allaiter doivent recevoir du counseling individualisé quant à l’utilisation des substituts de lait maternel :
Le document NNTS se termine par une foire aux questions pour aider les professionnels de la santé à parler de la nutrition en bas âge aux familles et contient de l’information sur des sujets comme le mangeur capricieux et le passage au lait à faible teneur en gras. Des exemples de menus à divers âges sont également proposés.Il est important de souligner que des recherches supplémentaires s’imposent dans bien des secteurs liés à la nutrition du nourrisson. Le présent document repose sur des données probantes, mais en raison de données incomplètes, certains sujets liés à l’alimentation sont controversés. Des données tirées d’études bien conçues et bien menées dans des pays industrialisés et en développement valideront ou préciseront les recommandations du document NNTS.COMITÉ DE NUTRITION ET DE GASTROENTÉROLOGIE DE LA SCP
Membres : Dana Boctor MD, Jeffrey N Critch MD (président), Manjula Gowrishankar MD, Jonathan B Kronick MD (représentant du conseil), Jae H Kim MD (ancien membre), Catherine Pound MD, Sharon Unger MD
Représentants : Genevieve Courant, Comité canadien pour l’allaitement; A George Davidson MD, Human Milk Banking Association; Tanis Fenton, Les Diététistes du Canada; Jennifer McCrea, Bureau des sciences de la nutrition, Santé Canada; Sarah Jane Schwarzenberg MD, American Academy of Pediatrics; Lynne Underhill, Bureau des sciences de la nutrition, Santé Canada
Auteur principal : Jeffrey N Critch MD
Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.Mise à jour : le 24 février 2023